Les mots lyonnais

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A la fois des mots que vous nous avez communiqué,
mais aussi, des mots ou des expressions que nous n'avons pas retrouvé dans les dictionnaires mais qui ont été en usage dans la zone franco-provençale.

A

B

C

E

F

G

 

V

T

S

R

P

O

M

 

A

à borgnon adv.

Source JL. Bellangeon.
A l'aveuglette, à tâtons. Avancer à borgon ou être à borgnon quand on est dans un endroit mal éclairé.
[Connu]

aboucher v. intr.

Source G. Fine.
Retourner la terre (par bêchage). Le gone y va pas tarder à labourer son jardin, je l'ai vu ce tantôt l'aboucher.

agacin s. m.

Source G. Truchet (Le Progrès 17 septembre 2006).
Cor au pied.
Le temps va changer, j'ai mon agacin que me tirepille (tiraille) ce n'est pas croyable !
Par extension : doigts de pied, J'ai mal à mes agacins.

Variante : agassin, agaçin.
Agacin viendrait du vieux français : agace. Patois agaza.
Au dictionnaire, on trouve : agassin qui est le bourgeon se trouvant au plus bas d'un sarment de vigne et qui ne donne pas de raisins.
C'est bien dans les deux cas une excroissance gênante !

 

B

babo s. m.

Source R. Pelossier.
Léger bobo.
Regarde moi ce mami que chougne, il doit avoir un babo.
[Ne sais pas]

barcot s. m.

Source L. David.
Barque.
[Peu attesté]

bardoire s. f.

Source M. Colombet.
Hanneton.
[Peu attesté]

benouiller v. pr.

Source G. Truchet (Le Progrès 4 février 2007).
Mouiller abondamment, inonder.
Vous avez reçu une grosse averse, vous êtes tout benouillé.
Les gones au bord de la mer, à la piscine, se benouillent ni peu ni assez.
Un objet qui est resté longtemps dans l'eau est tout benouillé.
Bien sûr celui qui a passablement bu, rentre à la maison bien benouillé.

Patois : benolli.
[Connu]

bourron s. m.

Source G. Truchet (Le Progrès 6 mai 2007).
Résidu aggloméré de fils, de poussières...
Des bourrons, il y en a à regonfle sous les meubles, entendez par-là qu'il y a des moutons.
Quand on démontait les cornets de poêle (les tuyaux) à chaque extrémité il fallait mettre ou bourron réalisé à base de papier journal.
Gone, on soufflait à l'aide d'un petit tube des bourrons humides qui se collaient au plafond.

[Usuel]

boutasse s. f.

Source JP. Saboul.
Mare, réserve d'eau (pour abreuver les animaux, arroser un champ, un jardin...). Quand un gone fait patacul dans une boutasse, il en ressort censément tout benouillé.
[Usuel]

 

C

cabirotte s. f.

Source JC. Voindrot.
Le mot cabirotte est très certainement une déformation orale du mot caborne mais également du mot cabiotte.
C'est un petit réduit dans une cour, un jardin, ...
La cabirotte illustre aussi une chambre que l'on appelait autrefois un garni.
En franco-provençal, il n'y a pas de règle et le bouche à oreille a le plus souvent transformé les mots.

On peut voir cette cabirotte au fond d'une cour à l'entresol, au 9 rue Terraille - Lyon 1er.
[Ne sais pas]

caton s. m.

Source Ledude.
Grumeaux. Ma grand mère critique toujours la pâte à crèpes de ma mère car elle fait des catons.

Latin coactitare presser ensemble, vieux français catir.
[Usuel]

catolle s. f.

Source M. Pierrot.
1. Bigotte qui se scandalise de tout. Employé péjorativement. Marie est pis qu'une vieille catolle !
2. Personne lente, un peu niaise, bavarde. Je suis tombé sur une vraie catolle.
[Bien connu]

coche s. f.

Source L. David.
Bateau de transport de passagers.
[Peu attesté]

cogne-mou s. m.

Source G. Truchet (Le Progrès 1er juillet 2007).
Certains l'écrivent en un seul mot. Cela n'a pas d'importance, nos mots lyonnais n'ont pas de règle d'orthographe définie. Un cogne-mou est un mollasson. Une personne lente à réagir.
Faut pas rien demander plusieurs choses à la fois au Glaude, cogne-mou comme il est, t'es pas prêt d'y avoir.
Précédé le plus souvent de l'adjectif : vrai, ce qui donne encore plus d'intérêt à ce mot. A conserver.
[Attesté]

cognevesse s. m.

Source R. Pelossier.
C'est un gone qui s'occupe de vétilles.
Oh ce cognevesse, pas moyen qu'y s'occupe de ses gones qui font que des polices.
[Peu attesté]

coquelle s. f.

Source G. Truchet (Le Progrès 7 janvier 2007).
Cocotte en fonte.
Vieux français : cloquelle, diminutif de cloche.
C'est dans la coquelle que l'on réalise les meilleurs barbotons. Plat de pommes de terre coupées en morceaux accompagnées de restant de mouton. La cuisson doit se faire à feu doux et longtemps. En soulevant le couvercle de votre coquelle, vous entendez chanter les pommes de terre qui semblent barboter dans le bouillon.

Patois : coquella.
[Bien connu]

coucoire s. m.

Source M. Colombet.
Personne écervelée qui tourne en rond, qui fait du bruit, mais pas autre chose !
Oh ma pauvre fille, t'es bien une coucoire.
[Ne sais pas]

crustandelle s. f.

Source G. Truchet (Le Progrès 3 juin 2007).
Voilà un joli mot lyonnais qui tend à disparaître et c'est bien dommage. La crustandelle, c'est dans la potée ce que l'on préfère ! L'oreille que nous mangeons avec une pointe de moutarde et qui craque sous la dent voilà la crustandelle. Le cartilage de l'oreille, le craquant quoi !

Patois : crustandella.
[Peu attesté]

 

E

ébravagé adj.

Source G. Truchet (Le Progrès 25 juin 2006).
Ecervelé, turbulent, effarouché.
Il y a des jours où mon voisin est tout ébravagé, pour : il est tout agité, un peu fou.
Une forte averse tombe sans crier gare : les gens courent dans tous les sens pour trouver un abri, comme de vrais ébravagés.
Effrayer : ne fais donc pas peur à mon chat, ça va encore tout me l'ébravager.

Patois : ébravagi. Un joli mot à conserver !

échiffre s. f.

Source J. Verdier.
Eclat de bois ou de pierre. Je me suis planté une échiffre, ce tantôt, je n'arrive pas à l'enlever.

Patois : échiffa. Ce mot est connu depuis la Bresse jusqu'aux Alpes de Provence.
[Usuel]

 

F

faganat s. m.

Source G. Truchet (Le Progrès 25 février 2007).
Odeur de renfermé.
Cette odeur si caractéristique autrefois, tend à disparaître. Il est donc bien difficile de la décrire ici !
Dans les vieux appartements où l'on n'ouvrait que très rarement les fenêtres, ça sentait le faganat.
Certains l'emploient pour une odeur nauséabonde. Serait un dérivé du latin fagina « fouine ».
Quelqu'un de malpropre sent le faganat.
[Peu attesté]

favette s. f.

Source G. Truchet (Le Progrès 24 septembre 2006).
Peur.
Avoir la favette : avoir peur.
En ramassant des champignons, une vipère a surgi, j'ai eu la favette.
Prendre la favette : prendre peur.
Nizier du Puitspelu fait remarquer que la favette c'est la petite fève ou favo en provençal, avoir la fève, c'est avoir le quignon, de la crainte ressentie par certains d'avoir la fève lors du tirage du gâteau des rois.
[Peu attesté]

 

G

gaillot s. m.

Source G. Truchet (Le Progrès 8 juillet 2007).
Flaque.
Bougre d'âne, tu m'as encore tout cochonné ta paire de pantalons (toujours employé au pluriel) en faisant peter tes ripatons dans les gaillots d'eau.
Dans le quartier des Terreaux, nous possédons une rue Puits-Gaillot, certainement en souvenir d'un puits autour duquel se formait de nombreux gaillots.
Ne pas confondre avec gouillat qui désigne un trou d'eau.
[Attesté]

galère s. f.

Source P. Bidaud.
Balai-brosse qui servait à cirer les parquets.
Allez mon gone, va passer la panosse avec la galère.
[Peu attesté]

gnafre, gniafre s. m.

Source D. Pirrodon.
Cordonnier, savetier.
Tes chaussures t'attendent chez le gnafre, passe donc les prendre !

Gnafre correspond tout à fait à Gnafron, le célèbre ami de Guignol.
Notre bouif qui est proche de sa dive bouteille était aux yeux des gens le gnaf rond !
Laurent Mourguet n'est plus là pour nous certifier l'origine du nom qu'il a donné à ce sympathique personnage du théâtre Guignol. Et lorsque l'on évoque le gnafre qui boit en gnafre rond, c'est une hypothèse que l'on ne pourra en l'état de nos connaissances confirmer.
[Attesté]

Synonymie : peju.

 

M

matru adj.

Source J. Plesiat.
Enfant. T'es ben matru mon pôvre gone !

Patois : motru, latin male-astrucus qui a mauvaise étoile.
[Attesté]

miron, mironne s. m.

Source J. Robineau.
Chat. Les femmes, c'est comme les mironnes : elles vous font miaou, miaou ! Puis quand vous les touchez, elles vous graffinent ! (Puitspelu)
T'iras acheter un morceau de ratelle pour le miron.
[Connu]

moye s. f.

Source L. David.
Tourbillon dans l'eau.

Patois : moya
[Disparu]

 

O

ouche s. f.

Source JM. Joud.
Règle en bois qui servait à marquer, par une entaille, le crédit de chaque client.
D'où l'expression « L'ouche est pleine ...! », signifiant en gros « Cela suffit, on a atteint la limite... la coupe est pleine...! »
Autrement dit le « Crédit est mort... »
[Peu attesté]

 

P

panosse s. f.

Source G. Fugier.
Autre sens à panosse : serpillière mouillée.
J'ai passé la panosse.
[Bien connu] en Isère, Jura, Savoie, Suisse...

paquet de bois (ou paquet lyonnais)

Source A. Rosset.
Témoignage d'une activité lyonnaise où ces paquets étaient fabriqués dans une entreprise lyonnaise au bas de la montée des soldats : les picarlats arrivaient en fagots, ils étaient sciés à la longueur désirée avant d'être rangés dans un cadre qui était entraîné sous une machine « la casseuse » qui fendait les morceaux.
Venait ensuite la réalisation des paquets de bois. Les morceaux étaient mis dans un moule et serrés. Ensuite un fil de fer enserrait le tout. Une personne pouvait réaliser 600 paquets par journée de travail.

patet adj.

Source R. Pelossier.
Homme lent, lambin minutieux.
Quel patet tu es, tu finiras pas ton ouvrage ce tantôt !
[Peu attesté]

penelle s. f.

Source L. David.
1. Péniche en pin.
2. Grand pieds. Tu as des grollons comme des penelles.

Synonymie : sapine, savoyarde, sisselade.

pillot s. m. ou f.

Source G. Truchet (Le Progrès 15 juillet 2007).
Poussin, jeune poulet. On appelle les petites poulettes des pillottes. Votre petit mami n'est pas rien bien épais ? Que voulez-vous, c'est pas en mangeant comme un pillot qu'y va engraisser ! Un gone qui a une santé de pillot, est bien loin d'avoir une santé de fer... Ce mot est très usité surtout à la campagne.

Mot de tendresse : Ah ! mon pillot, viens donc que je te coque !
[Bien connu]

pillandre s. m. ou f.

Source G. Truchet (Le Progrès 4 juin 2006).
Etoffe en lambeaux, guenille. Les vielles loques sont des pillandres. Les jeans coupés de nos jeunes, c'est tout en pillandre.
Mais de nos jours, ce mot est plutôt employé pour évoquer un vaurien, une canaille. Une personne qui vous aura manqué de respect sera pour vous. Mais vous pourrez attribuer à l'un de vos amis le qualificatif amical de : grande pillandre !

Patois : peillandra, vieux français : peille

porte-pot s. m.

Source G. Truchet (Le Progrès 12 mai 2006).
Le plus souvent : épicerie porte-pot, café porte-pot.
Magasin où l'on pouvait acheter du vin au détail. D'où l'expression porte-pot : porter son pot à remplir. Nizier du Puitspelu rappelle que les bougeois de Lyon avaient le droit de vendre le vin de leur récolte à porte-pot. Quel dommage que cette enseigne ait disparue du paysage lyonnais.

 

R

réchaud (coucher au) loc verb.

Source P. Floret, suite à un cours de Parler Lyonnais, complété par une étude du recueil : « Le Parler du Forez et du Roannais, dictionnaire du français régional de la Lire » de Jean-Baptiste Martin - éditions Bonneton.
Coucher dans un lit non refait. Faire son lit à la réchaude.
[Peu attesté] (plutôt dans le Pilat)

rembrayer v. tr.

Source B. Soumille.
Remettre sa paire de pantalon sur les pans de sa chemise. Les brayes en vieux français sont les culottes.
Rembraye-toi donc mon gone !
[Disparu]

rhabilleur s. m.

Source S. Coignat Maillot.
Rebouteux, ancien kinésithérapeute.
J'ai eu droit petite au rhabilleur après m'être démise l'épaule.
[Bien connu]

rigue s. f.

Source L. David.
Bateau de transport de pierres.
[Disparu]

riquiqui s. m.

Source G. Fine.
Le verre dans lequel les liqueurs sont prises.
Rég. synecdotique : quand le contenant est pris pour le contenu.
[Peu attesté]

 

S

sapine s. f.

Source L. David.
Péniche en sapin, qui servait surtout au transport du sable.

Arch. De sapin matière première de leur construction.
[Peu attesté]

Synonymie : penelle, savoyarde, sisselade.

savoyarde s. f.

Source L. David.
Péniche construite en Savoie.

Arch. De Savoie lieu de leur construction.
[Disparu]

Synonymie : penelle, sapine, sisselade.

sisselade s. f.

Source L. David.
Péniche construite à Seyssel.

Arch. De Seyssel lieu de leur construction.
[Disparu]

Synonymie : penelle, sapine, savoyarde

 

T

tâte-golet s. m.

Source R. Pelossier.
Homme tatillon. Un super caquenano.
A cacaboson devant la coquelle berchue, il se mit à chougner car sa mère, une vraie tâte-golets allait à coup sûr rafouler devant tant de gandoises et la cuisine toute marpaillée.
[Bien connu]

terraille s. f.

Source G. Truchet.
Vaisselle en terre.
Un marchand de poteries. Un marchand de terraille.

terrailler v.

Source G. Truchet.
Creuser, remuer la terre.

 

V

vorgines s. f. pl.

Source G. Thevenon.
Marécage herbeux ou herbu. Roseaux en bord de rivière.
Les gones y sont allés se baigner vers les vorgines.
[Connu]

 

Témoignages de mots non identifiés comme étant lyonnais, mais ayant été utilisés par  certaines personnes

 

la bahïe, faire la bahïe

Source A. Vallin.
Utilisé dans le village de Corbelin (38).
Une coutume qui consistait à faire beaucoup de bruit (charivari), avec des casseroles et autres objets sous les fenêtres d'un veuf lorsqu'il épousait une jeune fille.
L'orthographe du mot est communiquée par rapport à une transcription phonétique selon les souvenirs d'Aimée Vallin.

vassible, vassibles

Source G. Thevenon.
Landes ou jachères sur des sols très peu profonds, entre l'étage des vignes et celui des bois, plantées d'herbes chiches ("poil de chien") et de genêts, où paissaient les quelques chèvres et moutons des vigneronnages situés en limite des bois. Les propriétaires de ces vassibles n'étaient pas trop regardant sur les droits de ceux qui utilisaient ces pâtures.

 

Si vous pouvez nous aider à déterminer l'origine et donc à confirmer ou infirmer le classement de ces mots dans le dictionnaire, n'hésitez pas à nous en informer.
Merci d'avance.

 

Vitalité


Ne sais pas


Disparu


Peu attesté


Attesté


Connu


Bien connu


Usuel

 


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