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Avec les cours de parler lyonnais, la langue de Guignol revit tous les mois !

Le Progrès (quotidien lyonnais) du 30 avril 2012

 

Patrimoine.

Mon entrée intempestive dans la grande salle de l'université catholique de Lyon, a interrompu le cours,(une vraie institution) instaurée depuis 1998 par la société des amis de Lyon et de Guignol.
Une fois par mois, son « président » Gérard Truchet se transforme en professeur de ce qu'il défend avec force et conviction : le partrimoine de « Yon ». A ses côtés, Jean-Baptiste Martin, professeur emérite des universités, spécialiste des langues régionales participe à cette aventure.
Je suis venue pour découvrir une culture qui n'est pas la mienne, curieuse de voir comment l'apprentissage se fait. Tout d'abord, je constate qu'il s'agit d'un vrai cours où la centaine de participants note et écoute. J'examine avec intérêt le duo-professoral qui fonctionne bien : Gérard dans l'humour, le ressenti et les souvenirs liés à son enfance, tandis que Jean-Baptiste, linguiste, fournit explications et étymologie des mots, en utilisant des cartes géographiques et livres de référence. Aujourd'hui, nous travaillons sur le vocabulaire culinaire, et on ne « lentibardane » pas ! A Lyon point de langue d'Oc mais du franco-provençal.
Gérard écrit au tableau une liste de mots qui me sont souvent inconnus : la radisse, les gaudes, le claqueret, les bugnes (à l'éperon)... Vous pouvez déguster ces dernières, mais aussi vous faire traiter de « grande bugne ! » ou voir votre voiture « bugnée » (cabossée), explique Gérard avec un cuchon d'exemples.
L'expression « la cervelle de canut se dit depuis septante, pas avant! », assure Gérard, qui parle aussi de « fromage blanc en salade ». Et le voilà parti dans l'explication de la recette (Voir par ailleurs). Durant ces deux heures, nos professeurs ont fait revivre cette langue riche et imagée. « Alors vous reviendrez nous voir ? », me demande le « parsident » après le cours. Oui ! Car je me suis passionnée pour cette sagesse lyonnaise, si éloignée de l'exubérance de mon sud natal...

Recette de la cervelle de canut à la mode « truchet »

Prendre un fromage blanc mâle, pas rien un claqueret y s'abouserait !
Quand on a abouché la faisselle, y faut qu'y se tienne ! Puis on l'écrase dans un coupon (saladier) aque du sel et du poivre et on bat à la fourchette. A cha-peu (petit à petit), on rajoute de la ciboule à chapoter fin, fin, fin, d'huile, de vin blanc;
Surtout pas de persil et encore moins du frisé, ça grabotte le corgnolon ! Toujours en tournant, mettre d'échaillotte, une braise d'ail (pas trop, quand ça reproche on y craint) et juste ce qu'y faut de vinaigre.
A y faire la veille... et le lendemain c'est à se mettre à cacaboson.
Nul besoin de traduction, chacun aura compris, testera et dégustera.

De la fenotte du Progrès Florence Fabre

 Cliquez sur le journal pour consulter l'article
paru dans « Le Progrès » le 30/04/2012

 


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