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La pierre des monuments…
une longue promenade de Fourvière à Gerland
Conférence du 3 octobre 2009

 

Louis David
Gérard Truchet et Louis David.

Conférencier : Louis David

Compte-rendu extrait du Bulletin n° 248 de novembre 2009

   

Pour l'ouverture de la saison 2009/2010, nous sommes venus nombreux à la salle de la Ficelle pour écouter une agréable conférence-promenade guidée par Louis David.

Au fil des diapositives, il nous a fait revisiter, de Fourvière à Gerland, des monuments que peu d'entre nous avaient dû apprécier avec cet œil averti d'un connaisseur des pierres ayant servi à leur édification.

Désormais, nous saurons reconnaître les différentes roches utilisées pour la construction dans notre région depuis l'époque romaine.

Les calcaires du Jura

La pierre de Seyssel : assez tendre, blanche, exploitée en carrières sous-terraines sur les deux rives du Rhône en aval de Génissiat.
La pierre du Bugey : blanche ou rosée, plus solide, donnant un beau poli, exploitée à Peyrieu, au sud de Belley qui a peu à peu remplacé la précédente.
Le choin de Villebois : omniprésent dans la ville depuis le XIXe siècle. C'est un calcaire à grain fin, de couleur blanche, reconnaissable soit à ses tâches irrégulières (anciens terriers d'animaux marins), soit à des joints horizontaux en forme de sutures crâniennes. Parmi les nombreuses carrières (Villebois, Montalieu, Trept…) certaines sont encore exploitées pour produire des pierres sciées et polies pour revêtement.
La pierre de la Grive : de nature variée et de couleur jaune clair, à l'aspect changeant selon la couche ou le secteur. Exploitée à la fin du XIXe et au début de XXe siècle, les carrières abandonnées aujourd'hui étaient situées à Saint-Alban-de-Roche et à la Grive-Saint-Alban.

Les calcaires du Mont d'Or

Le calcaire à gryphées : reconnaissable à la présence de sections de coquilles d'huîtres comme des virgules. Cette roche très résistante, appelée aussi choin de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, se trouve partout dans les vieilles maisons lyonnaises (escaliers, pierres d'éviers…)
Le calcaire de Couzon : appelé aussi pierre dorée, composé de débris d'organismes marins impose sa couleur à tous les villages du Mont D'Or et du bas Beaujolais.
La pierre de Lucenay : utilisée du Moyen Age à 1930, est un calcaire blanc, beige ou rosé dont les grains ressemblent à des petits œufs de poissons.
La pierre de Tournus : identique à la pierre de Lucenay, mais à dominante plus rose.

Le granite du plateau lyonnais et plus particulièrement d'Oullins.

La pierre du Midi : elle remontait par voie fluviale depuis la Drôme, le Vaucluse et le Gard. Elle a été très utilisée à l'époque gallo-romaine car très tendre, on la travaillait facilement.

Pour conclure, Louis David constate que l'usage de la pierre dans la construction n'a plus la faveur dès le début du XXe siècle. L'époque va vers la simplicité et l'économie. Le béton remplace la pierre, comme on le voit déjà pour le stade de Gerland. Pour restaurer un monument à moindres frais, on le peint, comme la basilique Saint-Martin d'Ainay, et on va même jusqu'à fabriquer de fausses pierres, comme pour l'usine hydro-électrique de Cusset ou l'Eglise du Sacré Cœur dans le 3e arrondissement. Merci, Monsieur David, de nous avoir éclairés sur un aspect qui retient l'attention de si peu de Lyonnais. Grâce à vous, nous redécouvrirons l'architecture de notre ville avec un regard neuf.

Christine Bonjour

 


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