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Sur les rives de la Saône de l'Île Barbe au Confluent
Conférence du 17 janvier 2009

 

Yves Neyrolles
Yves Neyrolles et Gérard Truchet.

Conférencier : Yves Neyrolles

Compte-rendu extrait du Bulletin n° 246 d'avril 2009

Coucher de soleil
Coucher de soleil depuis l'Île Barbe.

 

Ce samedi 17 janvier 2009, nous avions rendez-vous à la salle de la Ficelle pour un voyage immobile à travers Lyon en suivant le cours de la Saône. Notre guide, Yves Neyrolles, nous a fait découvrir, ou redécouvrir, avec compétence – il est dans la vie directeur de la Renaissance du Vieux Lyon – et aussi avec poésie tout le charme des paysages qui bordent cette belle rivière.

Son but : mettre en parallèle l'importance de ce cours d'eau dans l'évolution historique de la ville, la beauté renouvelée de ses rives, les problèmes dus à la négligence et au non entretien au fil du temps et les possibilités de transformation du paysage actuel pour un mieux vivre des Lyonnais.

Point de départ : l'île Barbe, bateau immense au milieu de la Saône. Nous apercevons un clocher qui rappelle celui de l'église d'Ainay, vestige d'une implantation religieuse sur l'île et les restes d'une belle maison Renaissance. L'idée est lancée de redonner du lustre au bâti de cet endroit.

Nous quittons ce lieu et empruntons les eaux : bateaux de marchandises, grands bateaux de croisière pour de nombreux touristes, mais aussi ceux de la flotte touristique locale, Navig'inter les sillonnent. Nous découvrons les restes d'une écluse d'une autre époque, le chemin de halage abandonné où la nature reprend ses droits. Quelle belle promenade cela ferait, s'il était entretenu…

Sur les rives, témoins du temps qui passe, des maisons bourgeoises entourées d'arbres, des bâtiments historiques, d'autres industriels, reconvertis avec plus ou moins de bonheur : la halle de navigation devenue CEGID, le bâtiment des Subsistances, et des créations contemporaines comme le nouveau cinéma Pathé ou le restaurant de Paul Bocuse, l'Ouest.

Au bout du chemin de halage, le bâti prend le pas sur le végétal, la Saône fait son entrée à Lyon. Notre guide constate avec consternation l'érosion des pierres due à la brutalité des crues de la rivière, l'abandon de la gare d'eau et la végétation qu'il faudrait dompter. Nous passons sous la passerelle Mazarick, sous le Pont Clemenceau, la Saône est belle, elle prend son temps pour traverser la ville, tout en courbes et contrecourbes. L'été, elle se transforme en miroir, doublant la ville par ses reflets. L'hiver la partie basse des quais disparaît sous les eaux et reste inaccessible pendant plusieurs semaines tant la décrue est lente. Nous saluons l'Homme de la Roche – le Bon Allemand – et glissons sous la passerelle du même nom, provisoire depuis un quart de siècle !

A la hauteur du quartier Saint-Paul des immeubles aux façades étroites, construits tout en profondeur pour avoir pignon sur rue, même avec de petits moyens, se mirent dans les eaux de la Saône… Yves Neyrolles nous fait remarquer l'évolution de l'architecture au XIXe siècle qui crée des percées vers le centre ville. Des immeubles sont tronqués et leurs façades grises devront attendre un siècle pour être joliment animées par les artistes de la Cité de la Création, comme le mur des lyonnais célèbres. Notre regard se porte maintenant vers la droite au pied de la colline de Fourvière. Les parkings bétonnés, inondables et inondés une partie de l'année sont un problème auquel les associations et la ville tentent de remédier. Voilà le pont du Change, liaison historique entre le Vieux Lyon et la presqu'île, le pont Maréchal Juin, tout en béton, encore, la gracieuse passerelle du Palais de Justice, signe de modernité dans le tissu urbain. Nous longeons le quartier Saint-Georges, la nouvelle place Benoît Crépu et son parking dont les travaux ont permis la mise à jour de fondations de maisons anciennes, les degrés d'un ancien port qui permettaient le chargement des bateaux même en période de crue et toute une flotte de barques gallo-romaines.

Nous approchons maintenant du Confluent, notre destination finale, dépassant les remparts de la ville et le quartier de la Quarantaine, le port Rambaud animé par ses nombreuses péniches à quai, ses berges joliment aménagées pour la promenade et les loisirs, propices à des manifestations comme la fête des mariniers ou les compétitions d'aviron qui s'y déroulent.

Notre croisière toute en douceur s'achève devant le vaste chantier du Confluent, paysage évoluant de semaine en semaine permettant à de nombreux projets culturels, industriels ou gastronomiques de voir le jour.

Yves Neyrolles nous a charmés par ses magnifiques photos, nous faisant découvrir de multiples ambiances selon l'heure du jour, la saison ou la météo du moment. Il a su mettre en valeur la grâce des paysages, mais son analyse suggère aussi tout le parti que l'on pourrait tirer de sites aussi attractifs avec des projets visant à rendre le cours de notre belle rivière encore plus agréable aux Lyonnais et aux amoureux de notre ville.

Christine Bonjour

 


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