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Petits théâtres lyonnais au temps de Laurent Mourguet
Conférence du 8 novembre 2008

 

Gérard Corneloup
Gérard Corneloup.

Conférencier : Gérard Corneloup

Compte-rendu extrait du Bulletin n° 246 d'avril 2009

 

 

Les Amis de Lyon et de Guignol reprennent leurs habitudes et se décabannent en ce 8 novembre 2008 pour retrouver la salle de la Ficelle, après la trêve estivale, afin d'assister à notre première conférence de l'année. Après l'assemblée générale annuelle, qui s'est déroulée dans d'excellentes conditions, Gérard Corneloup nous bajafle sur les petits théâtres lyonnais.

Le Théâtre de Lyon naît sur des tréteaux au Couvent des Cordeliers dans l'Eglise Saint-Bonaventure. Il y est joué des pièces religieuses telles que la Passion du Christ dès le milieu du XVe siècle. L'année 1538 voit l'apparition du premier théâtre de Jean Neyron, situé entre le couvent des Carmes et les Augustins.

Les entrées des Rois de France à Lyon sont l'occasion de grandes festivités et représentations théâtrales, notamment à Vaise où ils débarquent, arrivant en bateau par la Saône.

Des troupes itinérantes sillonnent le Royaume, et s'arrêtent dans les villes pour jouer l'été sur les places publiques, et l'hiver dans les jeux de paume (Ainay, Saint-Jean, rue de l'Angile). Une de ces troupes est celle de Molière, qui joue l'Etourdi pour la première fois à Lyon.

A la fin du XVIIe siècle est créée l'Académie royale de musique (soit l'Opéra de Lyon) à l'angle de la rue du Garet et de la rue Pizay (Pierre Poivre y suivit des cours). Tout fonctionne alors par privilège donné par le Roi Louis XIV, ce qui ne facilite pas la création.

En 1689 un incendie (fréquent dans les théâtres à cette époque) détruit la salle, ce qui fait déménager le théâtre rue du Plat, avant qu'on ne le retrouve, après une inondation en 1711, place du Gouvernement, le long de la place de la Baleine. Enfin en 1754 le théâtre Soufflot voit le jour à l'emplacement de l'Opéra actuel. C'est derrière celui-ci que la Raquette Royale, dirigée par une femme, a ouvert ses portes. On y donne des comédies, des mimes, des bals masqués, mais on y trouve aussi des tables de jeux et des prostituées.

Un premier théâtre pour enfants quai Saint Clair, et des crèches au bas de la montée de la Grand' Côte apparaissent vers 1770. Au milieu du XVIIIe siècle, le Collège de la Trinité (actuel lycée Ampère) est confié à des Jésuites. Ils y font jouer de nombreuses pièces de théâtre.

En janvier 1791, la loi Le Chapelier supprime le privilège, ce qui permet l'ouverture d'une foule de petits théâtres, tels que le théâtre Saint Marcel, celui du Bleu Céleste, des Capucins, de la rue Juiverie ou encore du Petit Forez. Tous sont assujettis au droit des Pauvres, c'est-à-dire qu'une représentation est donnée tous les ans pour le bénéfice de l'Aumône Générale.

En avril 1792, l'église désaffectée du couvent des Célestins devient une salle de spectacle qui prend le nom d'Ecole des Mœurs Républicaines sous la Convention, avant de devenir le Théâtre des Variétés, que les Lyonnais prennent peu à peu l'habitude d'appeler Théâtre des Célestins.

En 1806 le privilège est rétabli, coupant court à l'existence de nombreuses salles. Deux persistent pour les deux genres théâtraux de l'époque, l'Opéra pour l'opéra comique et les Célestins pour les comédies d'intrigue et les féeries.

Diverses salles de crèches subsistent entre 1820 et 1830, avec la création du Théâtre Joly, rue Sainte-Marie-des-Terreaux où la marionnette prend de l'importance avant de donner naissance aux théâtres Guignol.

Guy Valarcher

 


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