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La soierie au siècle de Laurent Mourguet et de Guignol
Conférence du 19 avril 2008

 

Michel Thoniel
Michel Thoniel.

Conférencier : Michel Thoniel

Compte-rendu extrait du Bulletin n° 244 de juillet 2008

Guignol
Guignol sur le métier.

 

Oh! Nom d'un rat ! v'là une circonférence les gones savantissime ou je m'y connais pas. Posez donc votre damier dans le fauteuil que je vous japille l'affaire. La Madelon avait tenu à m'accompagner pace que 2008 c'est mon année. Elle gongonne ben certains jours quand y faut me suivre, mais ce jour-là on bajaflait sus notre Pipa. Alors ni une ni deusse on s'est décanillé.

Le Michel Thoniel, gareur de son métier – que vous êtes couenne pas gareur à Sofitel – gareur c'est çui qu'entretient les métiers à tisser – un ingénieur quoi ! Voyez que vous auriez dû venir, au moins vous auriez appris quèque chose. Un métier qu'y connaît sus le pouce le gone… Y sait tout du depuis l'en bas jusqu'à l'en haut du métier, la moindre petite pièce métallique ou de bois y vous donne son nom qu'on a pas le temps d'y voir.

Il a commencé son patrigot du temps de la jeunesse au père Mourguet, au miment ousque la canuserie commence à tomber en liaque. Le Laurent il était un ouvrier en soye, un maître tisseur ; oh ! que non ! C'était pas rien la moitié d'une bête mon pipa. De par après on le trouve maître gazier. Comment ? mais non ! pas rien releveur de compteur – le gaz à c't'époque il était pas encore dans les teyaux – Maître gazier çui qui tissait la gaze, une étoffe légère comme l'air et toute transparente. Les fenottes s'en mettaient sus le devant de leurs robes, ça fesait censément moustiquaire et les hommes, eusses, en avaient aux poignets, aux cols des chemises… Quand ça se vendait, le tisseur arrivait à manger pain bien convenablement.

Y nous a donné un cuchon de noms, espliqué leurs fonctions. Ce que c'était la trame, la chaîne, une pointizelle, un arquet, une canette, un agnolet, un questin, les lisses, les corps, une tavelle, un peigne, un cafard, un fer et céleri et cèlera… On en avait la bouche ouverte, franc comme un chat que fait dans la cendre. On suivait, on se perdait, on rattrapait et hop on ré-écoutait…

Il a débobiné son savoir sus l'origine du mot canut – tiens un de ces jours faudra que je vous y graffigne ça sus du papier pour votre bunnetin – sus le temps que passait un canut pour tisser une pièce de soye, parfois un jour pour faire 10 ou 15 cm ! Comme vous voyez les gones la soierie c'était une Profession. Une industrie qui a permis à Lyon, comme au département du Rhône et aux autres avoisinants l'Isère, la Drôme, l'Ardèche de gagner de quoi boulotter. On aurait voulu en savoir d'avantage sus la vie journalière des enfants, des ouvriers, des ouvrières, on verra ça une autre fois. En attendant emmenez donc vos fumeron jusqu'à la Maison des Canuts ou dans les ateyers de Soierie Vivante, vous y regretterez pas.

GUIGNOL

 


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