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Conférencière : Martine Villelongue Compte-rendu extrait du Bulletin n° 240 de mars 2007 |
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Si vous voulez compléter votre connaissance de Lucien
Bégule, vous pouvez vous connecter sur le site internet décrivant sa vie et son œuvre : |
Ce samedi 10 février 2007, la Société des Amis de Lyon et de Guignol avait l'honneur de recevoir Martine Villelongue, maître de conférence à l'Université Lyon II, qui ayant soutenu une thèse de doctorat sur Lucien Bégule, est venue nous présenter son protégé, à l'aide d'une iconographie très riche.
Entre le 12e et le 16e
siècle le vitrail fait partie de l'art français, puis c'est un grand vide destructeur jusqu'aux années romantiques. Le premier vitrail lyonnais du 19e
siècle, signé des ateliers Lesourd est mis en place en 1833 en l'église de
Saint-Irénée.
C'est dans ce contexte
favorable du renouveau du vitrail à Lyon que Lucien Bégule (1848-1935)
fonde ses ateliers au
86 montée de Choulans en 1880. Ce peintre verrier, comme il se plait à se
définir, s'est
également distingué comme archéologue, écrivain et photographe. Il côtoie Bossan
(l'architecte de
Fourvière), et surtout fréquente un maître verrier Pierre Miciol qui va lui
apprendre le métier.
Parce qu'il est très minutieux et très soigné dans son art, les vitraux de Lucien Bégule sont reconnaissables par leur clarté, leur lisibilité et la pureté de la coloration. Il va devenir l'atelier du vitrail religieux lyonnais avant de s'essayer au vitrail civil. En dehors de quelques commandes de particuliers, il équipe 92 édifices religieux et 20 édifices civils. Il emploie 20 personnes en 1895-1898, période d'activité optimale de ses ateliers.
Le projet d'un vitrail (que ce soit un vitrail archéologique fait de petits morceaux de verre ou un vitrail tableau fait avec de bien plus gros morceaux et donc moins de plomb) commence par une esquisse exécutée par un peintre tel que Charles Lebayle avec lequel il va beaucoup travailler (citons aussi Grasset, Delalande, Poncet). Ensuite Lucien Bégule lui-même transpose cette esquisse dans la maquette, avant la confection du « carton » grandeur nature qui explique le tracé du plomb et qui porte le numéro des couleurs de verre choisies pour chaque morceau parmi deux ou trois cents tons différents. Le carton est alors porté à l'atelier de mise en plombs où un calque est confectionné afin de donner le calibre des verres qui sont découpés puis assemblés. Le vitrail est alors dressé et envoyé à l'atelier de peinture où un minutieux travail à l'aide de grisaille, de peinture et d'acide fait apparaître le dessin. Enfin, après avoir démonté les plombs, la cuisson dans des fours à 650° fixe le décor.
De nombreux vitraux sont restés célèbres et ont participé à la grande renommée de Lucien Bégule. Citons-en quelques uns particulièrement remarquables qui nous ont été présentés : |
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Le vitrail Le Vœu des échevins dans l'ancienne chapelle de Fourvière |
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Le vitrail Saint-Georges, actuellement au Musée des Beaux-Arts de Lyon, qui lui valut la médaille d'argent à l'Exposition universelle de 1889 |
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Le vitrail Louise Labbé, actuellement au Musée Gadagne, qui lui valut la médaille d'or à l'Exposition universelle de 1900 |
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Le vitrail de Jeanne d'Arc et le vitrail des Morts à l'Eglise de la Rédemption |
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Le vitrail La distribution aux pauvres par la Confrérie de la Trinité à l'Eglise Saint-Nizier |
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Les grandes verrières dédiées aux saints martyrs de Lyon à l'Eglise Saint-lrenée |
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Le vitrail du Lyonnais et du Beaujolais, verrière plafonnante à la Préfecture du Rhône |
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Le vitrail d'un immeuble au 23 cours de la Liberté |
A l'issue de cette magnifique conférence à l'iconographie très réussie et après un tonnerre d'applaudissements, nous nous sommes tous retrouvés pour déguster les traditionnelles bugnes.
Guy Valarcher