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Conférencière : Noël Durand Compte-rendu extrait du Bulletin n° 240 de mars 2007 |
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Ah nom d'un rat ! le gone Noël Durand, c'est pas un quaquenano pour bajafler comme il l'a fait ce tantôt sur le tabagnon de la Mutualité devant un cuchon de sociétaires et pour débobiner tout son patrigot sur TIBERIUS CLAUDIUS DRUSUS NERO GERMINACUS. Tu sais bien qui c'est ? Rappelle-toi, c'est « le Glaude », quoi !... Enfin, c'est le Yonnais qui était à la tête de l'Empire Romain. Oh, cela fait bien longtemps, puisque c'était en 41. Pour sûr qu'on est sorti moins benêt qu'en entrant. Dommage que tu n'ais pas pu venir à cette circonférence, au lieu de t'être lentibardané à d'autres occupations ! On a eu un cours impérial sur ce premier empereur né hors d'Italie. On n'a même pas glissé sur la banquise de l'ennui. Je vais essayer de te préciser ce que ce Claude il a fait pour notre bonne ville de Lyon.
Tout d'abord, il faut savoir qu'il est né à Lugdunum en 10 avant JC et malgré une infirmité et son manque de charisme qui ne le prédisposent pas à jouer un rôle important, il deviendra en 41, un peu par hasard, après l'assassinat de Caligula, empereur romain. Il se retrouve à la tête d'un immense Empire. Sa réputation de faiblesse sera vite balayée par son sens politique qui surprendra tout son entourage. Il va œuvrer à rétablir la grandeur de l'Empire et il conquerra par exemple l'île de Bretagne, c'est-à-dire l'Angleterre. Sous son règne, de nombreux travaux seront entrepris, comme la construction du Pont du Gard. Il est passionné de justice, qu'il rendra lui-même et fera preuve d'humanité enaffranchissant les esclaves.
Mais qu'est-ce qui a été fait pour Lyon ?
La cité bénéficia du statut de colonie
romaine. Vers 43, l'empereur Claude
refonde Lyon sous le nom de « Colonia
Copia Claudia Augusta Lugdunum » : la
colonie de Claude.
En l'an 48, Claude va
prononcer un discours devant le Sénat où il réclame l'accès aux magistratures
romaines pour les dignitaires gaulois.
La mesure sera acceptée et les
Gaulois, pour lui rendre hommage, graveront
son discours sur des tables de bronze.
Ce discours a été transcrit par Tacite,
mais le texte n'était pas fidèle. Comme preuve la découverte faite par Roland Gribaux qui, en labourant sa
vigne, près de
l'église Saint-Polycarpe sur l'emplacement du sanctuaire fédéral des Trois
Gaules, a mis à jour
en 1528 « deux grandes tables d'airain ou cuivre antique », comme
l'écrit un
chroniqueur de l'époque. Seule la moitié inférieure de la Table Claudienne a été
retrouvée.
Prochainement, des démolitions vont être réalisées dans le quartier. Ce sera
l'occasion de
fouilles archéologiques qui, pourquoi pas, pourraient mettre à jour les autres
fragments... Ce
serait extraordinaire !
Certains attribuent
la construction d'un aqueduc à Claude. Mais il n'y a que des hypothèses et ce
ne sont pas certaines découvertes qui permettent de dater avec certitude
l'aqueduc de la Brévenne.
Il mourra empoisonné par Agrippine son épouse en 54.
On peut apercevoir cet « empereur Gaulois » sur la Fresque des Lyonnais. Il n'y
a même pas dans Lyon, une rue qui porte son nom ! Ce manque pourrait être réparé
par notre cher Bailly.
Après l'énumération de cette vie chargée et tumultueuse, nous avons dégusté la traditionnelle brioche avant de s'en retourner dans nos cambuses.
Jeris Castelbou