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Monseigneur Joseph Lavarenne
Conférence du 4 novembre 2006

 

 

Conférencier : Gérard Truchet

Compte-rendu extrait du Bulletin n° 240 de mars 2007

Joseph Lavarenne
Mgr Lavarenne.

Guignol
Guignol dans la tirade des nez.

Depuis quelques jours la bise souffle et le froid s'est installé, pourtant en ce samedi 4 novembre, au Palais de la Mutualité, la salle Edouard Herriot est comble. Pensez donc, une conférence faite par notre Parsident, c'est manquablement la promesse d'un moment hors du commun. A coup sûr il va se passer quelque chose que tout un chacun ne veut pas manquer pour tous les pécuniaux du monde !

Pardonnez mon enthousiasme qui me fait oublier le thème de cette petite causerie. Il s'agit de Monseigneur Joseph Lavarenne dont les funérailles ont eu lieu le 18 novembre 1949 à Saint-Jean et qui repose au cimetière de Loyasse dans le carré réservé aux prêtres. Né le 25 septembre 1885 rue Saint-Jean à Lyon, il est l'aîné de trois enfants.
Il fréquente l'Ecole cléricale de Saint-Polycarpe avant de rentrer à 12 ans au petit séminaire de Verrières en Forez près de Montbrison, puis en 1901 au séminaire d'Alix, puis en 1903 au grand séminaire de Lyon où il suit l'enseignement de théologie.
Licencié es lettres en 1909, il est ordonné prêtre la même année. Il se lance dans l'enseignement qu'il quitte en 1930, étant nommé secrétaire de la Propagation de la Foi. Il est le fondateur à la Croix-Rousse de la clinique du Saint Rédempteur destinée à soigner les missionnaires de retour des pays lointains avec la lèpre (toujours visible au 18 rue d'Ypres). Il crée même un laboratoire d'étude sur cette maladie avec une religieuse Sœur Marie Suzanne.
Journaliste infatigable, il collabore à plusieurs journaux. Aimant Lyon par-dessus tout, il écrit un ouvrage qui sera publié après sa mort « Lyon, son visage et son âme ».
Poète à ses heures, il a également un don pour le théâtre de comédiens (il écrit une cinquantaine de pièces entre 1897 et 1947), et pour le théâtre de Guignol en particulier. En 1909 il rédige « Le gone à la tête de bois » et, en collaboration avec Lucien Sachoix « Cyrano Guignol ». Et là, première surprise, Gérard Truchet chausse Guignol et nous donne la tirade des nez, copieusement applaudie par l'assistance. En 1912, toujours avec Lucien Sachoix il écrit « Chante Clair Guignol ». Gérard change de main et c'est Gnafron qui arrive avec sa voix rocailleuse et traînante pour nous réciter l'hymne au brouillard, non moins applaudi. Deuxième clin d'œil de notre conférencier, mais attendez la suite...
En 1913 est créée l'Association des Amis de Guignol, l'abbé Lavarenne entre rapidement au Comité. Malheureusement l'année suivante la guerre éclate ce qui lui vaut d'être mobilisé et recruté comme infirmier. En 1915 il écrit « Guignol infirmier » qu'il monte et joue au front devant les Poilus. Démobilisé, il prend une grande part à la vie de l'Association, participant à chaque mâchon, donnant des conférences, « les gones et nous », « qu'est-ce qu'un vrai gone ? » et bien d'autres qui seront publiées après sa mort sous le titre « Nous autres les gones ».
Il écrit également de nombreux contes qu'on retrouve réunis dans le recueil intitulé « Gandoises et gognandises », et notamment « la chaîne de la Bélonie » que notre Parsident nous raconte.

Et là, croyez-moi mes belins-belines, c'est tout simplement un moment de bonheur absolu, une demi-heure de véritable extase. La Bélonie mise en scène par Gérard Truchet est un spectacle inouï, une verve, un élan, une ferveur, une gestuelle, une diction et un accent tels que la salle entière est suspendue à ses lèvres et en reste pantoise d'admiration et de jouissance zygomatique. Une pure merveille qui fut applaudie à tout rompre. Merci Gérard. Mais une pensée me vient : Joseph Lavarenne lui-même, aurait-il fait aussi bien ? Pardon Monseigneur si cette pensée vous froisse !

En 1931 Joseph Lavarenne est accueilli au sein de l'académie des Pierres Plantées prenant le pseudonyme de Benoît Lerégent.

Le 11 novembre 1950 la rue des Prêtres devient la rue Lavarenne et une souscription est ouverte permettant la réalisation d'un buste qui va regagner la place Benoît Crépu dès que les travaux du parking souterrain seront terminés.

Guy Valarcher

 


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