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Au fil des fleuves, les métiers disparus
Conférence du 5 février 2005

 

Bâteau lavoir
Bâteau lavoir sur le Rhône.

Conférencier : Louis David

Compte-rendu extrait du Bulletin n° 235 de juin 2005

 

 

L'accroche de la conférence n'était pas sous-estimée. Il fallait effectivement écouter notre conférencier, le Parsident, Chanceyer de l'Académie du Gourguillon et des Pierres Plantées : Louis David, pour être moins caquenano et connaître la vie débordante qui animait les rives du Rhône et de la Saône.

Nous voilà donc remontant le courant des années pour découvrir toute cette vie grouillante de ces lointains lyonnais qui ont permis de faire vivre et améliorer les échanges grâce à des embarcations qui portaient les noms évocateurs de leur fabrication. C'est ainsi que nous découvrons des « penelles » (péniches en pin), des « sapines » (péniches en sapin), des « savoyandes » (péniches construites en Savoie) ou des « sisselades » (péniches construites à Seyssel).

La vie sur l'eau n'était pas aisée. Les « modères » (haleurs de péniches) ou les « radeliers » (pilotes de radeaux) en témoignent. Le Rhône ou la Saône n'étaient pas maîtrisés comme aujourd'hui et étaient source de nombreux malheurs. La « mort qui trompe » était redoutée aussi bien par les professionnels de l'eau que par les nageurs qui n'hésitaient pas à braver les « moyes » (tourbillons).

Les barcots, bêches, bacs à traille sont l'occasion de découvrir ces autres embarcations qui ont permis à nos ancêtres de traverser la Saône, car il faut se rappeler, qu'à cette époque, les ponts étaient beaucoup moins nombreux et les fleuves plus larges.

A côté de ces embarcations qui naviguaient, d'autres étaient destinées à rester à quai. C'est le cas des « bachats » (moulins à nef), des « bachus » (bateaux vivier dont un des derniers spécimens est encore visible sur le Rhône), des « bêches » (bateaux piscine) ou des « plattes » (bateaux lavoir). Et c'est l'occasion de faire revivre des expressions lyonnaises, comme « faire peter ses agotiaux » pour nos nageurs qui se rendaient aux bêches ou parler comme un « batillon à paroles » pour nos lavandières.

Et de découvrir la « morgue flottante » qui était lieu de visite les dimanches. Une carte postale nous montre même des familles avec des enfants qui venaient se promener à ses abords.

Les crues à Lyon et les évolutions technologiques ont eu raison de la plupart de ces embarcations qui ont disparu. Seuls ces commentaires et ces photos nous ont permis d'ancrer dans notre mémoire ces « vieux souvenirs » et de faire vivre ces mots très techniques qui étaient pour grand nombre d'entre nous inconnus ou oubliés à côté de ces expressions truculentes de notre parler Yonnais.

Il est temps de nous en retourner vers nos cambuses et ce n'est pas sans une certaine nostalgie lorsque nous passerons sur nos ponts bloqués par un embouteillage ou tout en se lantibardanant le long des rives, que nous apercevrons ces vieilles embarcations qui surgiront de notre mémoire.

Jeris Castelbou

 


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