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Conférencier : Jean-Luc Chavent Compte-rendu extrait du Bulletin n° 235 de juin 2005 |
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Par ce
bel après-midi de janvier, pour la première conférence de l'année 2005 à la
salle de la Mutualité, tout un cuchon a traboulé des quatre coins de Lyon et
même des estérieurs pour venir écouter Jean-Luc Chavent qui va nous permettre
de nous lantibardaner et de découvrir les Terreaux jusqu'au Plateau.
A l'instar des émissions qu'il réalise sur TLM,
notre orateur avec sa verve si particulière va nous débobiner son patrigot et
nous raconter des anecdotes truculentes.
Nous nous retrouvons en 1856, Place des
Terreaux au travers d'une plaque de verre, qui nous montre avec nostalgie cette plus belle place de Lyon (même si pour
d'autres ce n'est pas celle-ci, mais plutôt la Place Belle Cour) et nous
fait découvrir une vue où il n'y a pas encore la traboule du passage des
Terreaux, mais des kiosques à Tisane et la fontaine Barbozat.
Ce lieu va profondément changer au cours du temps.
Tout d'abord, l'implantation d'une nouvelle fontaine
qui était dédiée à la ville de Bordeaux a
été achetée par notre Bailly Gailleton lors de l'Exposition Universelle de 1889
à Paris pour la somme de 100.000 FRF. Elle fut inaugurée le 22 septembre 1891. La
fontaine « Char triomphal de la Garonne » trône depuis à Lyon et
représente maintenant « le Rhône ». Nous
allons la voir au travers de différentes photos changer de place au gré des
aménagements urbains, comme ce fut le cas lors de la construction du parking à
l'époque de Michel Noir. Ou de découvrir ses intérieurs, vues rarissimes
que peu de personnes ont eu l'occasion de voir.
La fontaine n'est pas la seule source de curiosités et
de souvenirs à évoquer.
Il nous est rappelé qu'il y avait des hôtels
somptueux. Au 8 de la place des Terreaux, l'Hôtel de Milan est l'un
d'eux. Il deviendra un cinéma et par la suite des appartements.
Sur la Place, il y eut le premier café : l'Etage.
Une autre anecdote va nous retracer l'histoire de la Croix des Terreaux. Est-ce que nous avions seulement remarqué cette croix à l'angle d'un immeuble de la place qui est marquée de tant d'histoires ? C'est donc sur l'immeuble de Madame de Cuzieu qu'une Croix a été installée en 1889 en signe de représailles suite à la suppression de la Croix des Pauvres. Une Croix Blanche sur son immeuble peint en rouge. Elle était si généreuse envers la Municipalité que jusqu'à la fin de sa vie, la façade est ainsi restée dans ces couleurs vives.
Un autre lieu emblématique de cette Place est bien évidemment
l'Hôtel de Ville et nos regards se portent en premier sur la statue d'Henri
IV où c'est l'occasion d'apprendre que derrière la tête, le sculpteur a
représenté un couteau et une gousse d'ail. Eléments qui n'ont jamais été
vus par notre « Lyon trotteur », aussi bien réellement qu'en
photo. Ce sera donc un de ses prochains buts pour découvrir et montrer la représentation.
Au-dessus de notre bon Roi, il y a une Lune qui présente
ses deux visages : une Lune brillante et souriante ou une Lune noire.
Parfois, elle suit l'Astre, mais souvent elle est en déphasage. Mais comment
se fait-il que les représentations ne sont pas toujours justes ? Eh bien,
tout simplement parce que l'automatisme est… manuel et que certaines
personnes la tourne sur l'autre face où elle est visible. Maintenant, il nous
faudra donc lever la tête pour voir les facéties de cette Lune qui suivent les
polices de certaines personnes (de la Municipalité ?).
Nous découvrons des lieux plus fermés, comme un puits
dans les caves de l'Hôtel de Ville, nommé un peu à tort « Puits
Gaillot » ou un magnifique escalier sans noyau central que l'on peut découvrir avec un peu d'audace.
Nous ne pouvons pas quitter ce monument sans découvrir la vue que l'on peut avoir de son beffroi. Splendide, sur les collines environnantes et, de nuit, vue qui rend toute la majesté de la Place des Terreaux.
Nous faisons un petit détour par l'Opéra avant de commencer notre visite des rues environnantes. Ce quartier révèle encore beaucoup de curiosités et il faut lever les yeux et découvrir des façades qui se révèlent ou des entrées qui nous amènent sur de très beaux escayers ou des œuvres d'art, comme c'est le cas de l'assemblage de poutres, nommé « doigts de Jupiter ».
Nous faisons quelques détours par les jardins qui sont toujours des havres de paix au milieu de tout ce sicotti. Il y a une date à se rappeler, puisqu'au mois de Mai, il y a la « fête des Jardins ». Donc les gones, y faut ben se rappeler de cette date et profiter des viquendes pour aller à l'esqueprès visiter ces jardins qui s'ouvrent pour la plus grande joie de nos quinquets.
Ça n'est pas sans regrets, que nous passons devant la belle façade de la ficelle qui se trouvait rue Terme. Notre fameuse ficelle était la 1re au monde et a été supprimée pour laisser monter les z'automaboules sur le Plateau. Nous préférons poursuivre notre périple à pied. Nous levons parfois les yeux pour découvrir des balcons Nouvelle Orléans, ou nous entrons dans des allées pour y voir de très beaux escaliers. Et nous arrivons au bout de notre ballade au Marché de la Croix-Rousse.
Le temps a si vite passé. Nous ne sommes même pas essoufflés et pourtant nous avons parcouru autant les kilomètres que les années. Tout moment agriâble a une fin. Merci Monsieur Chavent pour cette merveilleuse balade. Nous sommes prêts à vous accompagner quand vous voudrez vers de nouvelles aventures dans notre Ville où il reste tant de choses à découvrir avec un peu de temps et de perspicacité.
Et ce n'est pas le dernier mot du Parsident qui
contredira cette passion, puisqu'il annonçait : « Continuons à
aimer Lyon comme l'aime Jean-Luc ».
C'est sous une pluie d'applaudissements que notre
orateur est remercié pour ces moments et ces découvertes merveilleux.
Jeris Castelbou