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Benoist-Mary
Conférence-spectacle du 11 octobre 2003

 

Gérard Truchet
Gérard Truchet en Benoist-Mary.

Conférenciers : Jean-Guy Mourguet et Gérard Truchet

Compte-rendu extrait du Bulletin n° 231 de février 2004

Jean-Guy Mourguet
Jean-Guy Mourguet.

 

Jean-Guy Mourguet monte sur le tabagnon, il donne à sa manière lecture d'une évocation de Benoist-Mary préparée par notre président.

Benoist-Mary : voilà un bon gone ! Lyonnais de naissance, fils de brodeurs en ornements d'église, commis aux écritures dans une maison de soierie aux Terreaux. Peut-on imaginer milieu plus typiquement lyonnais pour ce gone né en 1864 qui, adolescent, fait du théâtre amateur fort sérieux au Cercle Saint-Irénée en jouant sans hésitation quand il le faut, des rôles féminins ? Bientôt, allant de succès en succès, il crée la « Compagnie Benoist-Mary » dont le répertoire très diversifié est apprécié dans la région puis, après la guerre de 1914-1918, dans la France entière et dans les pays voisins. Benoist-Mary sait aussi imiter et écrire, notamment ces fameux « Contes Lyonnais des Autrefois » dont les Lyonnais avertis se régalent toujours et encore. Benoist-Mary est mort en 1944. Quelque 60 ans plus tard, son humour demeure intact, surtout en comparaison des plates niaiseries aujourd'hui servies à regonfle par les médias à un public anesthésié. Quelques diapositives révélatrices ont ravivé le souvenir de cet acteur sensible, discret, intuitif, toujours soucieux de qualité et de correction.

Et voici Gérard Truchet sur scène, qui habillé en bonne femme lyonnaise, endimanchée certes mais loin des tracasseries vestimentaires de nos top-modèles actuels, nous raconte, tambour battant, en nuances et en temps forts, trois histoires de Benoist-Mary, soulignées par une gestuelle chère à leur auteur : « les mains sagement jointes sur l'abdomen, au-dessous de la taille… parce qu'on peut être canuse et dévideuse et connaître tout de même les convenances et avoir de l'éducation » comme le rappelait Monseigneur Lavarenne, son ami de toujours.

Ce fut d'abord « le Voyage de la Fleurine Bavozet » (ou le voyage à Aix-les-Bains) : une initiation ratée mais initiation tout de même au tourisme régional d'un modeste couple lyonnais qui a bien du mal à sortir de son train-train quotidien. Ensuite ce furent « les Premières Amours de la Virginie » qui évoque l'éveil tardif, laborieux et méfiant d'une « jeune » fille lyonnaise. Ici pas de coup de foudre, pas de coup de sang ! Enfin vint « la Soirée au Grand-Thiâtre de Lyon » ou l'irruption de simples gens dans un monde semi-réel, semi-réel où ils s'égarent.

Tout réjoui par les retrouvailles et tant de bonne humeur distillée sous le signe de l'humour, tout un chacun se rentourne à sa cambuse. Il faut bien prendre du souci, pas ?

Christian Bonjour

 


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