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Les « Mères » Lyonnaises
Conférence du 17 mai 2003

 

Pierre Grison
Pierre Grison.

Conférencier : Pierre Grison

Compte-rendu extrait du Bulletin n° 229 de juin 2003

 

 

C'est devant une nombreuse assemblée que Pierre Grison plante le décor de sa conférence et donne une définition des « mères » lyonnaises, femmes de tempérament qui ont fait le renom de la gastronomie de la région.

D'une façon générale toutes ces légendaires cuisinières sont d'origine modeste, mais formées à l'école de la société bourgeoise. Elles font leur apprentissage très jeune dans des conditions très dures.

Le conférencier évoque le souvenir des deux plus importantes « mères » lyonnaises.

Françoise Fayolle n'est autre que la célèbre mère Fillioux qui dirigea le petit restaurant d'ouvriers pour devenir la fameuse maison implantée 73 rue Duquesne dans le 6e arrondissement de Lyon. La volaille demi-deuil fit le renom de ce restaurant, tant à Lyon qu'en France et à l'étranger.

Eugénie Brazier qui ouvre un modeste restaurant rue Royale puis au col de la Luère. On connaît la suite de cette grande institution lyonnaise qui existe toujours. Restaurant fréquenté par les plus grandes personnalités locales et nationales dont notamment le maire Edouard Herriot qui dégustait la fameuse quenelle sauce Nantua ou le fond d'artichaut au foie gras.

Après un rapide rappel des grands bouchons du centre ville de l'« entre-deux-guerres », Pierre Grison évoque le souvenir de Léa Bidault, la mère Léa qui animait le restaurant de la Voûte vers le quai des Célestins et qui trimballait sa carriole sur le marché Saint-Antoine et où était inscrit sur un écriteau « Attention ! Faible femme mais forte en gueule ».

A cette personnalité de caractère il faut associer son ami Gaby Roch qui tint le restaurant « La Couronne » place des Célestins et dont la consommation de Byrrh était légendaire.

Enfin parmi les souvenirs évoqués par le conférencier il faut signaler celui de la « Tante Paulette » installée rue Chavanne, décédée il y a environ cinq ans et dont la générosité la conduite pratiquement à la misère à la fin de sa vie.

Pour conclure cette causerie pleine d'anecdotes truculentes, amusantes et instructives, Pierre Grison nous rappela que le fameux « Tablier de Sapeur », spécialité lyonnaise ô combien célèbre entre Rhône et Saône s'appelait initialement le « Tablier de Guignol ». Voilà qui devrait faire plaisir aux Amis de Lyon et de Guignol. C'est le Maréchal de Castellane qui aurait fait effectuer ce changement d'appellation en honneur aux sapeurs des troupes du Génie sous le Premier Empire. Ce changement est regrettable pour les amoureux de notre marionnette que nous sommes.

Merci Pierre Grison pour cette intéressante conférence pleine d'humour et de savoir qui a passionné l'auditoire.

Jean-Paul Tabey

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paru dans « Le Progrès » le 10/06/2003

 


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