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Savez-vous parler lyonnais ?

Le Progrès (quotidien lyonnais) du 27 décembre 2009

« Chenuses fenottes, chers gones, voilà encore un grand cuchon de monde pour le maintien de notre parler lyonnais, issu du franco provençal. » En ce samedi après-midi, Gérard Truchet, président de la Société des amis de Lyon et Guignol, débute la séance devant une centaine de personnes installées dans l'amphithéâtre de la rue de l'abbaye d'Ainay. Chaque cours permet de découvrir des mots nouveaux autour d'une thématique. En octobre, c'étaient les animaux (le belin et la beline, les clapotons, le cacou, le pâti...). En novembre, c'est le tour de la maison, et ses dérivés : cadolle, cambuse, cabiote, caborne, etc. « Ces mots, on les reverra dans trois ans », prévient Gérard Truchet. « Exact », acquiesce François. Ce retraité ingénieur chimiste de 71 ans, un gone de Saint-Georges, est fidèle depuis novembre 2005. Son petit carnet de vocabulaire ne le quitte pas et il avait déjà inscrit la maison et ses dérivés le mois de son arrivée. Les participants apprécient justement ces cours car « ils ne se répètent pas à l'identique. On apprend des mots et des expressions, un style d'écriture, l'origine du vocabulaire ». Jean-Baptiste Martin, professeur de cultures et langues régionales à l'université Lyon 2, détaille les réponses d'un questionnaire distribué en début d'année scolaire. Autre précision : les élèves sont assidus « parce qu'une ambiance conviviale est entretenue par le président ». On le confirme : c'est un comédien talentueux et plein d'humour, qui sait captiver son auditoire. Bernard et Franck, 22 ans, étudiants à Sciences Po, se sont inscrits pour l'année. « On est venu ponctuellement l'an dernier, à l'occasion du bicentenaire de Guignol. Nous avons la chance de vivre dans une ville qui a un passé historique. Il faut préserver ce patrimoine », disent-ils. Ils n'ambitionnent pas de discuter en lyonnais, mais plutôt de retrouver et conserver des expressions employées par leurs parents, voire grands-parents, et de parfois les glisser dans la conversation. « C'est une façon de résister à la mondialisation, à l'uniformité, c'est un élément identitaire », ont répondu quelques « rebelles » dans le questionnaire.

Isabelle Brione

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