S'il y a un gone qui fait partie du patrimoine lyonnais, c'est bien Guignol. Fêtant cette année ses 200 ans, la célèbre marionnette de Laurent Mourguet n'avait pas encore gravi la Grand'Côte pour venir saluer les canuts et leurs fenottes. Certes Guignol et Gnafron ont, au début du XIXe siècle, fréquenté davantage la Guillotière, Saint-Jean et le quai Saint-Vincent que la Grande Rue dé la Croix-Rousse. Mais n'oublions pas que le père de Mourguet fût un tisseur, lui-même tâta de la navette et que le théâtre traditionnel reflète l'état d'esprit des canuts de cette époque.
Un hommage aux sculpteurs, peintres, costumières...
C'était donc une étape obligée du bicentenaire et ceci n'a
pas échappé aux Amis de Lyon et de Guignol organisateurs de cette année
particulière. Et puis l'on sait les liens qui lient le président Gérard Truchet
et son équipe au quartier des canuts. Chacun sait également que du côté de la
salle de la Ficelle, la compagnie de Daniel Streble tient ses quartiers. Autant
de raisons pour que la mairie du boulevard de la Croix-Rousse accueille pendant
deux journées, cet hôte de marque. Pour une fois les élus, cibles préférées des
traits d'esprit de Guignol, céderont leur salle pour que les visiteurs puissent
découvrir l'évolution des visages de Guignol et de ses amis à travers les âges.
En effet la grande originalité de cette exposition est de rendre hommage à tous
les sculpteurs, costumières, coiffeuses et autres peintres qui ont rendu les
marionnettes esthétiquement belles à regarder. C'est également un voyage dans le
temps. Des premières têtes austères, à la limite de l'agressivité, voir tristes,
à celles d'aujourd'hui, il y a une évolution très nette.
Jean-Paul Tabey, une des chevilles ouvrières de la société des Amis de Lyon et
de Guignol, explique : « La sculpture des têtes dans le bois de tilleul est bien
différente des marionnettes réalisées vers 1808. Les enfants s'approprient
Guignol vers la fin du XIXe siècle. Ce constat est surtout très net
avec l'apparition de la famille Neichthauser qui a fait de Guignol et Gnafron,
des marionnettes pleine de joie, au visage bon enfant, jovial et agréable à
côtoyer, qui n'effraient plus le jeune public. Pendant cette exposition, Daniel
Streble sera présent avec son castelet afin de proposer de courtes
interventions, les fameux impromptus, pendant lesquels Guignol et ses
partenaires, commenteront l'actualité.
> NOTE
Samedi 20 et dimanche 21 de 10 à 12 heures et de 14 à 18 heures en mairie (133 boulevard de la Croix-Rousse)
A propos d'un dépliant sur les Journées...
Ça bougrasse et ça barjafle du côté du Gros Caillou ! Pensez, la mairie vient de mettre à la disposition des belins et des fenottes qui vont samedi et dimanche se bambaner dans le patrimoine, un dépliant avec tous les renseignements... enfin presque. D'abord Guignol, présent à la mairie ne décolère pas : Y z'ont mis un chapeau sur le « o » de gone ! Mieux que ça, ils appellent la fenotte de Guignol, Matelon ! Sa chère Madelon nommée comme l'ancien tisseur de la Croix-Rousse aujourd'hui disparu, Gnafron lui-même n'arrive pas à le consoler. Dans ce dépliant parlant du patrimoine il est également précisé qu'à la Maison des canuts il y a une « visite libre des extérieurs ». Par Saint Marie Alacoque, on va seulement passer devant les vitrines ? Non. Enfin, en ce qui concerne les balades urbaines gratuites, on cherche vainement l'heure et le lieu de départ ! C'est à 15 heures devant la mairie et il y en a trois à votre disposition. Renseignements au 04 72 10 30 30.
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