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Dix mots pour parler lyonnais

A ceux qui n'ont toujours pas trouvé leur résolution de nouvelle année, ils peuvent toujours se décider à apprendre le parler lyonnais. En voici quelques bases

Le Progrès (quotidien lyonnais) du 1er janvier 2006

Le parler Lyonnais comprend de nombreux mots de vocabulaire ou verbe que l'on utilise au quotidien sans faire attention - bas-port, bouchon, mâchon, vogue, gone, bugne, quenelle (qui se prononce qu'nelle), panure -, et d'autres qui nécessitent quelques explications. En voici dix pour vous initier à ce Parler lyonnais perpétué par la Société des Amis de Lyon et de Guignol présidé par Gérard Truchet.
 

1 Abouser (s')
Tout simplement s'écrouler sur soi en s'aplatissant. Par exemple, lorsque la barre 210 à La Duchère a été démolie par implosion, elle s'est abousée. Plus généralement, le verbe s'abouser est utilisé pour quelqu'un qui tombe : il s'est abousé dans la rue.
 
2 Pied humide
Il reste des pieds humides sur les quais de Rhône et de Saône, ou encore sur la place Bellecour. Il s'agit de ces buvettes où, hors période de terrasse, on boit son « canon » debout la tête au sec (à l'abri de la paroi de la buvette relevée lorsqu'elle est ouverte) mais les pieds dans l'eau lorsqu'il pleut.
 
3 Gabouiller
Contrairement à ce que pense nombre de Lyonnais, ce terme ne veut pas dire de quelqu'un qu'il est saoul. En fait, gabouiller signifie brasser de l'eau. Par exemple, des enfants qui barbotent avec de l'eau dans une bassine gabouillent.
 
4 Panosse
Se dit d'une personne molle, sans énergie ou qui n'arrive pas à se décider : « C'est une vraie panosse. » Panosse signifie également serpillière dans le langage courant de nos voisins savoyards.
 
5 Coquelle
Une coquelle est tout simplement une cocotte en fonte noire encore utilisée à Lyon, notamment par les mamies.
 
6 Souillarde
A ne pas confondre avec soûlarde. La souillarde était, dans les anciens appartements, un petit réduit où se trouvait la pierre à laver. En fait, une pièce de la dimension d'un placard équipée d'un fenestron où l'on stockait la vaisselle sale avant de la laver. L'ancêtre du lave-vaisselle en quelque sorte.
 
7 Matefaim
Qui ne s'est jamais écrié à la vue d'une crêpe trop épaisse : « Mais c'est un vrai matefaim. » Ce mot qui vient de « mater la faim » désigne effectivement une crêpe très épaisse que l'on découpe en part et que l'on mange avec de la salade.
 
8 Traboule
Un mot bien lyonnais qui désigne un couloir d'immeuble reliant une rue à une autre, et non une allée d'immeuble, terme bien lyonnais puisque dans la langue française, ce mot s'applique à une maison : une allée de maison.
 
9 Stationner en talon
Autrefois à Lyon, des panneaux indiquaient qu'il fallait se garer en talon : entendre par là, se garer en épi (terme courant utilisé partout ailleurs en France) mais en marche arrière. Les panneaux ont disparu, l'expression est restée.
 
10 Trémie
Une trémie désigne en français un grand entonnoir utilisé notamment dans les silos pour faire couler le grain. A Lyon, ce mot désigne les mini tunnels routiers qui permettent de passer sous une avenue comme on en trouve de nombreux sur les quais du Rhône ou sur l'avenue Garibaldi.

Propos recueillis par Laurence Bufflier

> NOTE
Pour en savoir plus : « Le Littré de la Grand'Côte », de Nizier de Puitspelu. « Le parler lyonnais » d'Anne-Maie Vurpas. Deux ouvrages disponibles dans toutes les bonnes librairies lyonnaises.

Des cours avec les Amis de Lyon et de Guignol

Depuis 8 ans, l'association lyonnaise dispense des cours de Parler lyonnais. Ils ont lieu une fois par mois, le samedi à 15 heures, au Palais de la Mutualité, dans le 3e.
Cette année, le cours réunit 87 inscrits de toutes les générations, un tiers de 30/60 ans et deux tiers de retraités. « Souvent des gens qui ont emménagé à Lyon il y a des années de cela mais qui n'ont jamais fait attention au Parler lyonnais. Aujourd'hui, ils viennent nous voir pour comprendre les mots, obtenir leur définition », précise Gérard Truchet, Président de la Société des Amis de Lyon et de Guignol depuis 1986. « D'autres viennent pour se rappeler et perpétuer la tradition. Et c'est bien là notre rôle, notre démarche : inciter les gens à transmettre ces mots et garder ce parler lyonnais vivant. »
Alors si ça vous tente de comprendre ce que veulent dire, par exemple, « la catolle » ou « se faire peter la miaille » (1), rendez-vous le samedi 7 janvier à 15 heures au Palais de la Mutualité, place Jutard.

> NOTE
(1) Catolle signifie grenouille de bénitier, bigotte, et se faire peter la miaille, s'embrasser.

Société des Amis de Lyon et de Guignol, tel. 04 78 51 60 83, Internet : www.amislyonguignol.com

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